Récit N° 35 - Voyage "Al fin del mundo" - Punta Arénas
PUNTA ARENAS
Ce 20 avril 2008, nous allons quitter Puerto Natales, dont nous n'avons pas épuisé les possibilités touristiques, en autres le Parc National Bernard O'Higgins avec le mont Balmaceda et son glacier accessibles en bateau. Il y a là des dauphins, des lions de mer (en saison), des cygnes col noir etc.
Les rues sont encore humides des pluies de la nuit, mais une belle journée se profile
Nous allons prendre le bus pour Punta Arenas.
Trois heures et demie de trajet.
Le bus a son avant protégé d'un grillage type camions de CRS. Nous prévoyons une piste caillouteuse.
Nous avons retenu les places devant à droite, visibilité extra !
La route, bien droite, et, malgré le grillage, le pare-brise étoilé.
Le paysage est arboré
de petits bosquets,
qui se parent des couleurs automnales,
de l'élevage.
Quel est ce curieux rocher au milieu de la plaine ?
A coté le Village Tehuelche
Dans cette partie de la Patagonie vivaient les Aonikenk ou Tehuelches, nomades de haute taille (1m80) et de grande empreinte de pied ayant donné son nom à la Patagonie. Chasseurs de guanacos et nandous, au XVIII° siècle ils ont domestiqué les chevaux ce qui en augmentant leur mobilité leur donnait un rayon d'action supérieur. Leur territoire allait jusqu'à l'océan Atlantique.
Nous voici à PUNTA ARENAS.
Après de passage de Magellan en 1520, et l'établissement par Sarmiento de Gamboa d'un port en 1584 à Puerto de Hambre, Port de la Faim, dont il reste les ruines de l'église.
Le vaisseau Ancud fut chargé de sécuriser les territoires les plus sud du Chili après son indépendance.
L'équipage érigea en 1843 un fort en bois le Fuerte Bulnes. L'endroit était mal choisi. (photo de la reconstitution du fort)
1848 le gouverneur transfert les équipements et la population à PUNTA ARENAS et fonde la ville à son emplacement actuel.
La cité se développait lentement … un pénitentiaire pour les récidivistes et les militaires relégués fut ouvert. En 1851, les prisonniers causèrent troubles et mutineries sanglantes tuant le gouverneur, ses partisans, les prêtres, des marins, détruisant et incendiant l'église, l'hôpital et les bâtiments du gouvernement !
1852, le nouveau gouverneur fait venir les premiers moutons du Chili.
1867, fin du pénitencier, Punta Arenas devient un 'port franc', il arrive des colons étrangers.
1877, un nouveau gouverneur achète 300 moutons aux iles Falkland ou Malouines. Ce sera l'OR BLANC du Magellan.
1886, 200 habitants ! Les personnages qui seront les moteurs de la région sont arrivés :
José Nogera, du Portugal, chasse les lions de mer et les baleines avec Luis Pedrabuena.
José Menendez, d'Espagne, marchand et éleveur.
Mauricio Braun de Telsen Lituanie, marchand et éleveur ( arrivé avec ses parents et sa soeur Sara).
1896, les frères Bonacic, d'Uruguay créent le premier chantier naval des terres Australes.
1899, inauguration du Théatre Colon.
1905, Menedez achète la mine Loreto et exploite le charbon.
1910, création de la Anonima, la plus grande compagnie de Patagonie. Elle a sa jetée, son train, ses chantiers navals et une flotte de remorqueurs.
AOUT 1914 – Ouverture du CANAL de PANAMA !
Nous traversons la ville jusqu'à l'agence du bus, qui est par bonheur,
proche de notre hôtel, qui en plus du confort a un service de blanchisserie !
Punta Arenas construit au bord du canal de Magellan est dominé par
Le centre de la ville ancienne est
la place Munoz Gamero
avec en son centre la statue de Magellan, avec une sirène et deux indigènes fuégiens à ses pieds.
Parait-il que si l'on touche le pied de l'Indien, on revient à Punta Arénas !
Sur un coté de la place, le Palais Sara Braun.
En 1886 Jose Nogueira achète 1 million d'ha de terres dans la zone de Magellan, il en donne la direction à Mauricio Braun (frère de Sara), fonde la Société Exportadora de Tierra de Fuego.
Il épouse Sara Braun et commande, en 1890, une maison à l'architecte Français Numa Mayer.
Il meurt à 48 ans, laissant sa fortune à sa veuve qui achève la construction de la maison.
Tous les matériaux pour la construction ainsi que tout ce qu'elle contient furent acheminés d'Europe par bateau !
Le palace était fini en 1905.
Il est remarquable principalement par son magnifique jardin d'hiver fait de structure métallique dans lequel une vigne, vieille d'un siècle, pousse toujours.
Partagé entre l'hôtel Nogueira et le Club La Union, certaines pièces peuvent être visitées.
A l'issue de la visite nous rencontrons un Chilien parlant français qui nous conseille pour finir d'aller voir le bar pour gouter le Pisco Sur …
Ce conseil est évidemment suivi.
Nous rencontrons au bar d'autres amateurs, un médecin qui a passé sa jeunesse en France, un officier de la marine qui vient d'arriver de Puerto Montt et nous raconte sa traversée où a été quelque peu secoué dans le Pacifique, il nous parle de 80 nœuds de vent !
nous passons devant la nouvelle maison de commerce que Sara Braun
a commandé à un architecte français Antoine Baulier et inauguré en 1905.
Toute proche, le Palais Mauricio Braun-Joséphina Menedez.construit en 1903 par l'architecte français Antoine Beaulier.
Tous les matériaux utilisés des fondations à la décoration furent importés du vieux continent !
En 1983 les descendants Braun-Menendez font la donation à l'Etat de la maison et de tout son fabuleux contenu avec lequel est crée
le Musée Régional Magallanes.
est moins frivole.
Fondé en 1893 par le Père José Fagnano, il retrace l'histoire des peuples indigènes,
montre leurs cadres de vie, leurs manières de vivre, leurs objets usuels, l'impact de l'arrivée des pionniers et colons européens. Leur éducation par les missions des Salésiens
Je suis particulièrement impressionnée par les canaux d'écorce cousue dans lesquels ils vivaient et faisaient même du feu.
Beaucoup de photos, d'objets et même un film du prêtre italien Alberto D'Agostini arrivé dans la région en 1909.
Il y a une collection d'animaux empaillés de Patagonie et de Terre de Feu.
La vie des premiers colons et des chercheurs d'or est aussi exposée.
Le musée s'est agrandi en ajoutant un espace avec les instruments du premier observatoire météorologique de Punta Arenas et un espace sur l'énergie, particulièrement l'extraction du gaz en Terre de Feu.
Un musée émouvant et passionnant qui a réussi le but que son créateur s'était assigné : présenter les richesses culturelles et écologiques de la région.
Près de notre hôtel nous ne pouvions pas ne pas rendre visite au Muséo Naval y Maritimo.
Beaucoup d'objets intéressants : des instruments de navigation anciens,
scan de mon billet d'entrée
L'entrée et les murs ... offerts par Sara Braun !
Ceci est le monument funéraire de José Menendez !
Sara Braun, elle, dispose d'une butte arrangée en jardin bordée de grilles, sur le bord de laquelle a été érigé son mausolée.
Là doit reposer quelqu'un qui aimait les animaux.
Pour nous restaurer ...
nous avons découvert un restaurant Chilote (Ile de Chiloé, au sud de Puerto Montt).
Pendant le déjeuner deux chanteurs se succèdent, pour le plus grand plaisir des clients. C'est la coutume !
Pour nous réchauffer un après-midi nous avons rendu visite
à cette délicieuse Cholaterie que deux charmantes dames ont ouvert dans la boutique d'horlogerie de leur grand-père, émigrant suisse.
ce restaurant dans la rue de notre hôtel,
Bien sur avant de partir nous avons été faire un tour au "port franc" !
Dans le Récit N° 36 nous partons pour
la Terre de Feu et USHUAIA
"Al fin del mundo"