La croisière de JOZ 3

Récit N° 23 - Parati puis Paranagua et vers Buenos Aires - Fin février-début mars 2008

 

PARATI

 

Lundi 18 février 2008

En allant à Parati, je donne mon linge à laver à la Marina, deux sacs de 5 kilos, nous y laissons l'annexe et prenons le chemin pour rejoindre la route cela fait une bonne distance, cela monte, cela descend, cela remonte. Nous y voila. Nous attendons un quart d'heure qu'un bus passe, il nous dépose au terminus à la gare des cars en plein centre de la ville, à côté d'un super-marché. 

D'abord évidemment nous allons voir le port ! 

Et prendre une petite bière pour nous remettre ! 

Les rues pavées de cette petite ville-musée sont nettoyées naturellement à chaque grande marée, d'où le pont-piétons.

 

En fait  Parati a été fondée de l'autre coté du fleuve, mais vers 1640 les Indiens qui habitaient là ont été expulsés.

 

La nouvelle ville s'est construite pour écouler l'or qui venait d'être découvert, du Minas Gérais vers le Portugal.

Route Royale, état actuel

 

Le "cycle" de l'or s'est terminé quand une route plus courte a été ouverte vers Rio dans les environs de 1750.

Puis de 1800 à 1870 ce fut le "cycle" du café, Parati embarquait le café produit dans le Val do Paraiba.

Parallèlement Parati s'est mis à produire une cachaça (rhum) si réputée que l'on disait du « parati » !

Et puis ce fut l'endormissement … et sa sauvegarde !

 

En 1954 une route à travers le Vale do Paraíba a été ouverte vers la liaison Rio Santos et dans les années 1970 Parati a récupéré tout son prestige,

était (et est) retapée et inscrite au Patrimoine de l'Humanité !

 

Les rues pavées, d'époque,

aux « sobrados » (maisons à deux étages) superbes

transformées pour la plupart en hôtels de luxe,

aux églises

en musées 

même la plus modeste, l'église des esclaves,

et aux maisons rez-de-chaussées

en boutiques pour les touristes.

 

En allant dans la partie récente pour déjeuner cela grouille de vie, par contraste la ville historique n'en parait que plus figée.

Il faut quand même dire que nous sommes hors saison et que le jour ou nous avons fait les photos il n'y avait personne dans les rues, et que les boutiques de souvenirs étaient fermées. 

 

Nous remarquons un parking insolite.

 

En reprennant le linge, on me compte 2 lavages et 2 séchages ! Pourtant je suis sûre que tout a été lavé ensemble, les serviettes de toilette ont pris du bleu des tee-shirts de Michel malgré la lingette anti-déteinte  !

 

Michel carène la dérive, j'en lave le cordage qui semble avoir fermenté !

Un peu de couture … 

Bains au coucher du soleil !!!

 

Sur le conseil de Bertrand nous n'allons plus à Paraty qu'en annexe, cela prend plus d'une demi-heure avec la nôtre, plus encore face au vent, mais c'est plus plaisant, et pour ramener les courses, cela fait une grosse différence de « portage » !

 

Nous aimons prendre une bière sur le port, lire et regarder les touristes embarquer sur les escunas pour une balade dans la baie.

 

Quelques averses, quelques orages le soir ou la nuit,

quelques journées de beau temps toute la journée …

Un ou deux bains par jour, du barbotage pour laver la coque ou caréner.

 

 

Le départ approche, Michel nettoie l'annexe avant de la ranger … en fait il doit la carèner tant les coquillages ont poussés !

et Bertrand vient nous dire « au revoir » avec un copain !

 

En route vers Buenos Aires

 

De Parati vers Paranagua et Buenos Aires … Avec escale technique à Rio Grande

 

 Lundi 25 février 2008 ……  

Grosse pluie, la mer crépite !   

Une épave en bois ... notez le cargo sur l'horizon

Des dauphins …  Nous accompagnent un moment. 

D'autres encore … 

Bref toute la journée … 

Quand ils nagent près du bateau nous voyons bien leur œil qui nous regarde. Je me penche pour tenter de les toucher, mais le bord est trop haut !

  

Mardi 26 

Encore des dauphins !

Et de gros bateaux de pêche et des cargos.

 

 

A 10 heures Michel pêche un beau poisson, il a une queue de thon, une peau épaisse, il est plutôt plat. Dos gris, ventre blanc, lèvre inférieur jaune vif.

Au frigo il a jauni comme une dorade …

 

PARANAGUA

 

Nous entrons dans le chenal (à gauche de l'ile) suivis de deux gros chalutiers, on se laisse doubler, mais ils semblent trainer encore … on se méfie, ils nous croisent pour aller à l'ile do Mel (au milieu de l'entrée).

Nous tournons la presqu'ile pour prendre le chenal à travers le mangrove (la route bleue) car l'autre chenal (la route rouge), celui du port de commerce est très actif (nous le prendrons au retour).

A 17 heures, nous arrivons à Paranagua, sans pluie !

 

L'accueil au Club est très châleureux, on nous prend les amarres, nous accompagne au bureau, nous montre les sanitaires, le salon avec internet, le restau du club en self service le midi, le bar et sa terrasse !

 

Et la pluie reprend, mais nous sommes des Normands pas en sucre,

alors nous allons nous promener la long de la rivière jusqu'au centre, récupérons un plan de la ville et quelques informations à l'Office du tourisme et rentrons manger le poisson de Michel.

 

Le lendemain, à nouveau la pluie !

Déjeuner au restau de la Marina … ensuite nous partons faire les formalités d'entrée. A la Capitainerie du Port, voisine de la Marina, on nous reproche de ne pas être venus hier, j'explique que nous ne voulions pas déranger après 18h !

 

Paranagua ... 

le quai où sont amarrés les bateaux de pêche et les bateaux de promenade

des maisons coloniales au bord du quai 

Une rue ancienne ,

une rue commerçante,

 

une place avec ses petits bars mobiles sous parasol et son kiosque à musique à droite .

 

Il semblait que nous devions être le seul bateau étranger de l'année, mais pour celle-ci il n'en sera pas ainsi, car en rentrant il y a grosse effervescence au Club :

La « bande des trois » est amarrée sur le ponton dans des places libres, le gérant n'est pas là, le marinero s'arrache les cheveux, ils ne peuvent pas rester là ! Les « permanents » du bar y vont aussi de leur avis.

Voyons, voyons, un peu de calme ! Je parle Portugais ! 

 

D'abord PUPYCA amarré près de JOZ3 peut rester là !  Et d'un !

Pour MAYRO qui fait plus des 14 mètres autorisés sur le ponton, il va s'amarrer sur les poteaux de béton, et de deux !

Le Super Maramu ONLY ONE LIVE à Paul eyt Ann pose un problème supplémentaire en plus de sa taille, son moteur est en panne, MAYRO l'a remorqué depuis l'entrée de la baie … Alors là tout s'arrange, on lui trouve une place sur un quai où il peut s'amarrer et un mécanicien qui passe dans l'heure qui suit !

Nous allons tous diner au Club dont nous faisons la fermeture !

 

ONLY ONE LIVE a bien d'autres problèmes, comme le mécanicien semble très capable et débrouillard, il va tous les résoudre. Il commende, modifie, trouve des pièces d'occasion … Par exemple pour une pompe il en fait venir une semblable, elle va mais a trop de pression, qu'à cela ne tienne, une petite modif, un brasage, et le tour est joué !

La journée se passe ainsi sur ONLY ONE LIVE enchanté de son escale !

 

Pendant ce temps nous allons faire notre « sortie du Pays ». James nous accompagne en faisant son entrée.

A la Capitainerie, ils voudraient que nous revenions avant de partir demain ! Quand on part à 7 heures on n'a pas envie de se lever même un quart d'heure plus tôt pour aller faire tamponner un papier qui n'est pas demandé dans les pays étrangers. Devant la menace de notre départ sans repasser les voir, ils enregistrent notre sortie !

 

Ce soir nous dinons encore tous au Club et faisons encore la fermeture !

  

Départ à 7 heures, le gars de la Capitainerie a du se lever pour nous voir partir !

 

Nous prenons le grand chenal, un coup d'oeil au port de commerce.

 

Vent 5 / 6 Nord Est,  mer agitée …

Cela marche, quelque fois 9,8 nœuds sur le fond !

 

Et puis le vent descend à 3 puis 2 beaufort ... alors moteur !

 

Les fichiers météo que nous pouvons prendre grâce à notre téléphone Iridium nous montrent que le vent des dépressions qui passent au large ne viennent pas jusqu'à la côte et que nous allons devoir faire du moteur.

 

Lundi 3 mars

 

RIO GRANDE

 

Le skipper décide donc une escale technique à Rio Grande, Alain lui a dit qu'à l'entrée de la baie il y a un port de pêche où l'on peut faire du gas-oil.

Nous entrons dans le chenal qui commence très loin en mer. 

En haut de la photo la plage de Cassino démarre la plus longue plage du monde : 200 kilomètres !

 

Puis nous voyons à babord des pontons de bois chargés de bateaux de pêche. Rien n'indique le quai du gas-oil … nous avançons, et je vois en retrait sur une baraque TEXACO Porto Navegantes.

Un chalutier est amarré au ponton, je demande si l'on peut se mettre à couple. Ils acceptent et là toutes les eaux du ciel se déversent sur nous.

Quand cela se calme un peu et je vais voir le 'concessionnaire', il nous faut changer de place le tuyau est trop court pour traverser le bateau de pêche. Nous devons entrer en marche arrière entre les deux pontons, avec le courant, ce n'est pas facile, heureusement les pêcheurs viennent prendre les amarres … et à la fin de la manoeuvre ils larguent leurs amarres laissant le quai libre !

Le pompiste, comme les chats, ne semble pas aimer se mouiller enfin il daigne venir nous ouvrir la vanne. Nous prenons 109 litres. Nous ne regretterons pas ce « crochet ».

 

Extraits de mes NOTES :

 

 

Mardi 5 mars

Vent Nord Ouest, 2 / 3 beaufort, mer belle, allure bon plein !

A 11 heures le vent a faibli, nous avons l'ile Lobos par le travers, moteur ! (copie du livre de bord !)

Nous entrons dans le RIO DE LA PLATA et nous voyons nos premières otaries appelés ici lions de mer car les mâles ont une crinière.

Temps à grains, l'après-midi le contre-courant est fort 3 à 4 nœuds !

Puis le vent d'Ouest, se met à forcer, Michel manœuvre toutes les demi- heures pour adapter la toile au vent.

Les nuages ne sont pas engageants, et cela souffle ! Pourvu qu'un pampero ne nous tombe pas dessus !

 

Mercredi 6

Ca souffle encore. Traversée du Rio de la Plata en tirant un bord d'un coté, un bord de l'autre, c'est large !

 

Traversé d'un canal, celui de l'Indien, on regarde bien à droite, et à gauche … et on FONCE !  

Les cargos vont si vite et sont si rapprochés que je pense qu'ils ne doivent pas respecter la distance de deux bandes comme il est dit sur les autoroutes françaises. En plus il y a les montants et les descendants dans le même canal !  Il faux donc viser au bon moment.

Alors on navigue en bordure de canal en leur laissant la place.

 

Jeudi 7

3 h 00 Quart du matin vers LA PLATA.  

Je ne sais pas ce qu'il y a devant mais c'est des immeubles, des travaux, la terre, des lumières comme un 14 juillet et des projecteurs ! Le radar est plein de perturbations, je ne peux plus m'y fier.

J'ai mis le moteur au ralenti, j'avance très doucement en attendant que le jour se lève pour y voir plus clair.

CE SONT DES BATEAUX, des cargos !!! Un vrai parking, si serrés que je me demande où l'on va passer !

Et puis ils s'espacent un peu ...

L'eau a la couleur de la crème Montblanc pralinée, moins onctueuse quand même !

 

Extraits du LIVRE DE BORD

 

Jeudi 6 mars :

 0 h 30         Nord Ouest 4 à 5, mer agitée, bon plein. Grain violent,  trinquete,  puis moteur.

1 h 40          Passé à côté entrée chenal Montévidéo

5 h 15          Passé Montévidéo

8 h 00          Ouest 3à 4, mer agitée, Pré. Moteur stoppé,Grand voile 1 ris, Génois 1 ris.

14 h 15        Ouest  4       Passé chenal Indio, bords de pré

 

17 h 30        Ouest  3     Mis 60 litres Gas Oil. Viré sur banc Piedras

 

Vendredi 7 mars :

 7 h 00          Ouest Nord Ouest 3, mer agitée, Ajouté un demi litre d'huile en traversant le mouillage de LA PLATA.

9 h 00          Embouqué le chenal NORTE, accès à Buenos Aires

14 h 15        Amarrés provisoirement à l'entrée de PUERTO MADERO

15 h 00        Ouverture du pont. Amarrés à la marina !

 

Terminé pour la machine !!

 


20/06/2008
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