Récit N° 25 - Voyage "al fin del mundo" - Buenos Aires -Santiogo du Chili
PATAGONIE
Ce mot magique, je l'ai lu en m'abreuvant dans ma jeunesse des récits de Saint-Exupéry …
Quand j'ai embrassé la vision de cette plaine coupée par une route droite jusqu'à l'horizon, il y a quelque 34 ans, je n'ai rien regretté de ma vie qui m'avait amené là …
Je désirais donc que Michel connaisse.
Ces lieux où tout est démesuré l'échelle des distances, le ciel immense, les vents enragés qui vont de la mer à la mer en passant par les plus grands glaciers après l'Antarctique, de la steppe ascétique à la barrière des Andes, aux lacs verdoyants, aux rochers accores à la végétation rampante …
Ce monde où rien n'est habituel, … et où il n'y a rien, ou presque, moins d'un habitant par km² dans la plaine !
Parait-il qu'un voyage en Patagonie « c'est une rencontre avec le monde et un retour vers soi » !
Vous voyez le programme !!!
Son relief pratiquement infranchissable est recouvert de deux immenses glaciers le Hielo Norte (45 00 km²) et le Hielo Sur (13 500 km²). Il sépare
A l'ouest, côté Chilien, très humide, la partie nord est une région agricole riche et touristique avec la région des lacs et des volcans, au sud de Puerto Montt prédomine la forêt australe, dense et très humide (jusqu'à 400 mm/an) sur les bords des fjords de la côte déchiquetée du Pacifique, une bande de terre de
A l'est, côté Argentin,
Et d'histoire …
Découverte en 1519 par le navigateur portugais Fernand de MAGELLAN, c'est le 21 octobre 1520 qu'il embouqua le passage qui devait lui permettre d'accomplir le premier tour du monde, et nomma
Le « partage » officiel de
L'ARAUCANIE, au sud du Rio BIO-BIO. La région qui ne fut pas conquise par les Espagnols, par les Chiliens non plus, mais fut occupée par la colonisation allemande (1849-1875) qui ne se laissa pas déloger par les Amérindiens !
Soyons fiers de nous ! Un Français, Orélie-Antoine de TOUNENS, avoué originaire de Périgueux, s'est fait le défenseur des MAPUCHES, il a été proclamé Roi d'Araucanie et de Patagonie le 20 novembre 1860. Deux ans plus tard le gouvernement chilien l'expulsa et le rapatria en France. Il continuera son combat en lançant une souscription, les Français, forte tête (et plus tôt du côté des plus forts, des colonisateurs ?), se moquent, il reviendra plusieurs fois et sera expulsé à chaque fois, avant de mourir en Dordogne en 1878 ...
En 1536, les colons espagnols arrivèrent sur les rives du Rio de
La ligne de séparation entre les territoires des fermes et les terres « sauvages » progressa lentement à partir de Buenos Aires vers l'ouest et le sud. A la fin du XVIII° siècle le fleuve Rio Salado devint la frontière entre les deux civilisations.
Après l'indépendance en 1816, l'Argentine montra ouvertement son intention d'occuper la terre des RANQUELS, des MAPUCHES …
Pour cela le Général Juan Manuel ROSAS entama la « Conquête du Désert » (1879-1884). Désert ?? !! Avec une armée moderne et puissante il vint à bout de la résistance tenace des peuples indigènes par l'extermination et la déportation, des femmes à Buenos Aires pour faire des servantes, des hommes dans les régions les plus stériles et dans une sorte de camp d'extermination : l'ile Martin Garcia.
L'Argentine acquit ainsi des millions d'hectares de nouvelles terres !
Notre Voyage …
Notre voyage se fera en sens contraire des aiguilles d'une montre, il aura comme chapitres :
Buenos-Aires Santiago du Chili et Valparaiso : C'est la ligne la plus courte pour commencer notre boucle.
L'Araucanie, ses lacs et ses volcans : De Temuco à Puerto Montt.
Montagnes et Glaciers : Le Massif du Paine, le glacier Perito Moreno et le Lago Argentino à El Calafate.
Vers le Bout du Monde : Le détroit de Magellan, l
Le retour à Buenos Aires prématuré à cause de l'éruption du volcan Chaiten.
de Buenos-Aires à Santiago du Chili
Notre voyage commence à Buenos Aires où nous laissons JOZ3 au Yacht Club de Puerto Madero, sous l'œil vigilant d'Alain et Marcia qui ne peuvent pas venir avec nous, au grand regret de tous.
Ainsi rassurés sur le bien être de notre bateau, nous prenons le bus pour Santiago du Chili.
La route 7 jusqu'à la frontière.
A la gare à 15 heures pour enregistrement (sic!),
départ à 16 h,
sortie de Buenos Aires,
traversée de la Pampa.
Arrivée à Santiago prévue à 13 heures le lendemain. La restauration est comprise dans le prix du billet : nous recevrons à bord vers 18 heures un sandwich, un gâteau fourré et une boisson. Est-ce le diner ?
Vers 21h30 un arrêt dans un restaurant, nous pouvons marcher un peu et diner (enfin) : poulet rôti frites ou purée et fruits au sirop, la boisson est à notre charge. Nous nous mettons à une table avec 3 Chiliennes, nous faisons connaissance, l'une habite en Uruguay et rentre une fois par an pour les vacances, les deux autres viennent faire des achats à Buenos Aires pour leur famille (!!!), mais je pense, pour revendre.
Au matin, on nous réveille avec un gâteau fourré et un café,
nous sommes dans la montagne,
nous montons encore, encore et encore, le paysage devient de plus en plus minéral,
les rivières ont creusé des vallées bordées de « falaises »,
les Pénitents, une formation géologique "dure"., nous approchons de la frontière.
Notre voisine nous indique : « l'Aconcagua » !
Nous l'apercevons dominant la vue à une douzaine de kilomètres,
le temps de réagir, la photo est ratée,
la photo réussie de quelqu'un d'autre!
C'est le Seigneur des Andes
A 3 853m la formidable barrière des Andes a été percée pour la traverser.
Le tunnel del Cristo Redentor, au milieu, un petit coup de klaxon, les passagers applaudissent le retour au Chili … Nous voyagons dans un bus Chilien.
Bien que nous ayons des sièges qui s'inclinent avec un petit banc pour soulever les jambes, nos pieds gonflent … Michel qui avait enlevé ses chaussures a bien du mal à les remettre pour descendre faire les formalités à la frontière.
El Complejo fronterizo Los Libertadores est un très grand hangar où tous les bureaux sont abrités, nous apprécions, car à cette altitude il fait bien froid. Bien avant l'hiver tout doit être sous la neige !
Il y une procédure pour ce passage : Le bus nous fait descendre avant le hangar. Il fait du vent et pas chaud !
Nous allons faire tamponner nos passeports pour la sortie d'Argentine, pendant que notre bus avance à l'abri devant les bureaux Chiliens. Les bagages sont déchargés et passent dans un tunnel de détection aux rayons X devant les passagers alignés. Quelques bagages sont ainsi sélectionnés par la douane pour visite ou explications de leur propriétaire.
Les fruits, légumes, fromages, viandes … toute nourriture est interdite de passage à la frontière par crainte de transmission de microbes du genre fièvre aphteuse.
Nous remontons dans le bus et un homme monte vendre des empanadas. J'en prends deux, elles sont à la viande et délicieuses, heureuse initiative nous n'aurons rien d'autre à manger d'ici Santiago !
Et c'est la descente,
Los caracoles (escargot),
Nous longeons le rio Aconcagua,
Un train nous double !
Nous retrouvons la civilisation urbaine en traversant Los Andes, et l'autoroute bordée de culture et vignobles.
SANTIAGO du CHILI
Samedi 5 avril
Il est 13 heures 30 quand le bus arrive à la gare des bus de Santiago.
Il fait
Un rabatteur nous amène prendre un taxi. Il faut lui donner de l'argent, je n'ai pas de monnaie. Il hérite d'un dollar !
Nous avons retenu au Résidencial Londres (rue de Londres), le quartier est un ancien quartier chic (très beaux immeubles), il y a également un Hôtel Paris (rue de Paris) au coin de la rue, 'heureuse alternative si le Londres est plein', je me demande si ce n'est pas le contraire, mais nous y sommes très bien.
L'accueil, est cosy, tout est d'époque, mais fonctionne bien, la literie est bonne, des boiseries, des salons à chaque étage, où l'on prend le petit déjeuner dans des canapés sur des tables basses et où les résidents obéissants à la demande de ne pas manger dans les chambres pique-niquent.
L'avenue O'higgins qui était « l'Alameda » l'avenue de toutes les manifestations, avant Mr Pinochet et traverse le cœur de la ville sur
En attendant nos estomacs se rappellent qu'ils n'ont pas mangé grand-chose ce matin et que l'heure tourne …
Nous traversons l'avenue O'higgins et dans une rue piétonne nous voyons un restaurant allemand, avec comme publicité une choucroute avec un jarret de porc, une bière et un café pour 3000 pésos = 4€50, ce sera le repas le moins cher de notre voyage et néanmoins délicieux !
Nous commandons à emporter une salade au poulet que nous avons vu sur une autre table et qui sera largement suffisante pour diner à deux !
Après cela nous allons nous promener sur les places
Le Kiosque à musique,
un rassemblement devant la Cathédrale,
Le monument à l'Araucanie !.
et dans les rues, nous nous perdons un peu …
Pas de bars ou confitérias à tous les coins de rue comme à Buenos Aires.
Le Café Colonia, "confétéria" renommée, nous accueille pour déguster une excellente bière avant de rentrer à l'hôtel.
Nous passerons une excellente nuit après ce voyage en bus de