Récit N° 22 - Ilha Grande - Février 2008
BAIE DE L'ILHA GRANDE
Découverte en 1502
Il y a là …
L'ILHA GRANDE: grande ile, tout simplement, qui foisonne de mouillages et ferme la baie éponyme et celle de Sepetiba …
PARATI où l'OR de OURO PRETO arrivait à travers la montagne par l'antique chemin des indiens,
ANGRA DOS REIS : Baie (refuge) des Rois (Elle fut découverte un jour de l'Epiphanie, « les Rois », mécréants !),
et bien d'autres lieux que nous n'aurons pas le temps de visiter encore cette fois.
L'un des plus beaux paradis tropicaux du monde !!
Il y a quelques années … hier, un matin après une navigation sous les étoiles, nous avions débarqué sur l'Ilha Grande avec Bernard (un ami français demeurant à Rio)
Un Allemand avait emmené Michel et Bernard de l'autre côté de l'ile dans sa JEEP avec son COLT posé sur le tableau de bord !!!
A cette époque au centre de l'ile il y avait un pénitencier et les évadés ne faisaient pas de quartier !
Cet Allemand avait défriché, lui-même, cette piste pour aller à la magnifique plage de Lopes Mendes au bout de laquelle une maison … celle d'une Anglaise si ma mémoire est exacte ...
Il élevait des jacarés (petits crocodiles) qu'il vendait à des fabricants de sacs à main, de ceintures, de chaussures, et même de vêtements … de luxe et de plus ou moins bon goût ! Cela évitait le massacre d'animaux sauvages, dans le Mato Grosso en particulier.
Nous avions vécus quelques heures … journée … des moments d'éternité dans une nature pour nous seuls en mangeant des poissons achetés à des pêcheurs en panne de moteur !
Voila notre destination ce 6 février 2008 …
Nous quittons le Yacht Club de Charitas, temps pluvieux et couvert, alternativement …
Nous arrivons au matin, devant l'entrée Est côté baie de Sepituba, nous voyons 24 minéraliers au mouillage, l'un sort pendant que nous entrons …
A sa découverte elle était habitée par 150 indiens TAMOIOS, de cette tribut qui résista de 1554 à 1567 à l'envahisseur de Sao Paulo à Vitoria en entrainant d'autres tributs.
Elle fut longtemps occupée par des pirates, d'abord Anglais (XVI° siècle) puis Hollandais (fin XVII°) enfin Français (1701-1718).
En 1725-1764 commence sa colonisation avec la culture de la cane à sucre, et elle sert de base pour la contrebande d'esclaves.
Puis il y eu la visite de l'Empereur Don Pédro II en 1863 qui acheta deux fazendas pour y construire deux lazarets ...que la République transforma en pénitenciers, le dernier, à Dos Rios a été fermé en 1993.
Enseada das Palmas …
Il y a beaucoup de bateaux dans la baie Mangues / Pouso.
Quand nous y étions venus il y avait seulement un voilier Argentin et un bateau de pêche.
Où le seul « bar restau » après que nous ayons siroté notre bière sous la véranda nous avait servi à la nuit tombée un bar grillé délicieux après avoir amené les batteries pour l'éclairage ET insisté pour mettre la télévision … nous avons compris en nous retournant que tout le voisinage profitait de l'aubaine ! … Nous étions évidemment restés jusqu'à la fin d'un film sans queue ni tête pour nous !!! Il faisait si bon ...
Le bar restau est toujours là, il y a peut-être plus d'habitations autour, elles sont entourées de clôtures … des ampoules clignotent toute la nuit autour de la véranda.
Le pénitencier est fermé, le tourisme s'est développé.
La plage de Lopes Mendes, dont le sable est d'une finesse extrème et très blanc, de l'autre coté de l'ile, est conquise de haute lutte en
empruntant un chemin escarpé et glissant d'une bonne heure de marche à pied par une horde d'esthètes et de planchistes assez étonnants !
Arrivés là je m'informe de la « route » de l'Allemand auprès d'un garde qui fait office de poste de secours.Il me dit que la piste existe toujours,et qu'en plus Peter a fait une piste d'atterrissage ! Il est mort depuis 5 ans, son domaine a été racheté. Ce garde nous indique comment rejoindre la route à travers bois.
Le retour par cet itinéraire est donc bien plus agréable pour nous.
Nous nous rappelons la piste moins large et plus sauvage …
Régulièrement un panneau attention aux jacarés ! …
En chemin nous croisons une famille d'indiens je leur demande comment rejoindre la baie où nous sommes mouillés. Ils nous disent que nous allons rencontrer une barrière
et qu'avant il y a un chemin.
C'est sauvage et superbe, quelquefois nous passons près d'habitations, presque dans leur cours.
Et revoici JOZ3 !
La baie d'Aroeira, le domaine de Peter est maintenant clos, sur sa plage flottent les drapeaux Brésilien et Norvégien !
VILA d'ABRAAO
Vendredi 8,
C'est le lieu de débarquement depuis le continent pour le ferry et les escunas de tout ce dont l'ile a besoin y compris les touristes,
qui arrivent aussi en paquebot.
Nous retrouvons au mouillage PUPYCA à James et Nicole, MAYRO à Claude accompagné de Gérard et Paul et Ann sur ONLY ONE LIVE nous nous croisons en ville, déjeunons, et prenons quelques boissons ensemble ...
sur les terrasses de bar les pieds dans l'eau qui bordent la plage …
Nous nous promenons dans le village qui garde des traces de ce qu'il était avant
le boom touristique. On comprend aisemment le succès de ces lieux.
Au bord de ce petit rio les amoureux de solitude peuvent venir, certains d'avoir quand même leurs boissons fraîches ou leurs glaces (caisse blanche).
Un peu plus loin un lazaret fonctionna de 1886 à 1913 pour la mise en quarantaine des immigrants, sur 4232 bateaux reçus, 3367 furent désinféctés ! (Choléra, en particulier)
Cette allée de palmiers impériaux menait
au bâtiment pour les première et deuxième classe,
celui pour les troisièmes
Dans les années 30 le lazaret est resté inoccupé, à partir de 1939 les bâtiments furent utilisés par les fusiliers marins.
En 1940 ils servirent de prison, en particulier pour les politiques jusqu'en 1954 où les prisonniers furent transférés à la prison des "droit commun" de Dos Rios, de l'autre côté de l'ile, qui fut rebaptisé Cândido Mendes.
Un aqueduc qui délivrait 1000 litres/heure a été construit après la chute de l'empire,
le voici en 1909
aujourd'hui il est envahi par la forêt.
La ballade est superbe,
nous voyons entre autres que les bambous poussent comme des asperges avant de faire leurs feuilles !
J'ai éternué plusieurs fois, la fraîcheur du sous bois n'y était pour rien, j'ai donc pris de l'Aérius, mon antihistaminique … mais j'ai dû passer à l'antigrippine et au pseudoéphédryne dés le lendemain matin …
Un dernierr regard sur Abraao depuis Joz3.
ILHA DOS MACACOS
Lundi 11,
Nous partons vers la pointe de l'ile,
sur le continent il y a un terminal pétrolier.
L'eau entre les iles est si transparente que l'endroit est appelé Lagoa Azul (lac Bleu) … Nous nous y baignons avec ravissement.
Le soir un orage violent éclate, deux éclairs précèdent de moins d'une seconde le tonnerre ! Michel avait débranché toutes les antennes préventivement.
Des Néo Zélandais sur un cotre norvégien nommé BALENE ont précédé GROYABADE à Anton et Michou accompagnés d'un cata Nauticat 44 sur notre petit coin de mouillage
ANGRA DOS REIS
Nous partons sur le continent !
Pour cela nous passons près de la centrale nucléaire d'Angra dos Reis.
Nous prenons une pendille et nous amarrons à un quai de béton de la Marina Club en face d'Angra dos Reis.
Nous sommes très bien reçus, dans une ambiance de jardin tropical il y a tout le confort : piscine, douches impec', bar sympa et internet dans le bureau du directeur !
Nous allons faire des courses en annexe à la « super marina » de Pirata, qui elle est hors de prix, mais qui a un grand centre commercial avec un quai pour débarquer et embarquer avec les achats !
Je n'ai plus de voix !!! C'est inquiétant je reconnais ! la pharmacienne me donne un super pschitt pschitt pour ma gorge et un antibiotique. En moins de deux ma voix revient ! Ouf !!
Jeudi 14,
Nous allons en ville car nous devons faire les formalités ...
Le port de pêche est un empilement de bateaux
Le Syndicat d'Initiative au premier étage a une vue imprenable sur le port des passagers où les escunas sont prêtes à partir pour l'Ilha Grande. Nous faisons notre « entrée » et « sortie » à
Nous nous promenons et déjeunons dans un restau « au kilo » où nous croisons Anton et Michou qui sont au mouillage devant le chantier pour problème de moteur.
La ville est très vivante et commerçante.
Nous avons eu là encore une bonne escale !
Retour sur L'ILHA GRANDE:
ENSEADA SITIO DO FORTE
Vendredi 15
Dans un mouillage où l'on rencontre encore l'histoire.
Ici étaient débarqués des esclaves venant d'Afrique pour la culture de la cane à sucre puis du café entre 1772 et 1890.
On ne le penserai pas en voyant le paysage forestier qui nous environne, mais la fazenda Santana (première paroisse de l'ile en 1803), toute proche, employait 5 000 esclaves pour la culture de la cane et du café !
Nous nous promenons sur la plage devant le sitio fermé dont l'état est proche de la ruine, c'est un lieu privé encours d'aménagement en hotel …
Après l'abolition, l'Ilha Grande entre en décadence mais le Sitio do Forte continue à servir de lieu de contrebande d'esclaves pour les régions de Sao Paulo et Rio (café) et pour le Minas Gérais (exploitation de l'or).
Il fait très chaud, l'eau est très claire, Michel carène en plongée.
Un rosbif vient à point pour reconstituer ses forces.
Anton nous a indiqué deux arrivées d'eau potable, l'une sur un rocher … nous ne la trouvons pas, l'autre dans l'eau, un tuyau est maintenu par un morceau de polystyrène, nous trouvons le flotteur, nous attrapons le tuyau, rien ne sort, quelqu'un a du tirer trop fort et le tuyau est débranché !
Mais nous voyons une tortue qui nous regarde gentiment avant de plonger et nager à tire-de-pattes.
Dimanche 17,
Il fait toujours très chaud. Michel a mal à la gorge et le nez pris !
Je me baigne à 17 heures l'eau est a 28°5 !
PARATI
Lundi 18,
Gros nuages gris, pluie, orage nous accompagnent pendant la traversée, la visibilité est très réduite …
En arrivant sur la première ile de la baie de Parati, une éclaircie, nous avançons pour reconnaître la marina Engenho et le mouillage, et là une très grosse pluie et à nouveau l'orage.
Nous mouillons devant la maison blanche comme nous l'ont recommandé André et Sissi… je fais attention à ne rien toucher de métallique en dehors de l'ancre à dégager et du guindeau pour freiner et stopper la descente de la chaine.
Un éclair proche de la côte, nous voyons une fumée monter… sur un bateau de la marina ?
Il est 17 heures, nous prenons un thé anglais avec des crackers du beurre et de la confiture, bien au sec !
Tout le monde nous a vu arriver, nous sommes ceux qui viennent et naviguent même sous l'orage !
Nous allons à la marina Engenho pour demander une place, c'est 80 réals quelque soit la taille du bateau ! Bon nous resterons au mouillage! Mais ils acceptent que l'on laisse l'annexe pour rejoindre la route et prendre le bus pour Parati, de plus ils peuvent laver le linge 7 réals pour laver autant pour sécher, les machines sont pour 12 kilos.
Nous faisons la connaissance de Bertrand sur YEMANJA 1°, il tourne dans le coin depuis 7ans …
Il nous dit qu'on nous a vu arriver hier, naviguer et mouiller sous l'orage, cela ne se fait pas ici. Ho la la !!! Nous voilà fils de Thor, braves et sans peur ! Pourtant ici il pleut beaucoup et il y a beaucoup d'orages.
Echange de livres, de films, il nous donne tous les renseignements pour le bus, la ville, les super marchés, le gas oil ….
Nous faisons aussi connaissance des équipages qui viennent se ravitailler en eau à « la maison blanche ».
Cette maison aurait été construite par des français avec l'alimentation d'un évier extérieur à la maison et une douche sous les arbres ainsi qu'un barbecue qui n'existe plus . Ils auraient fait analyser l'eau de la source qui aurait été déclarée potable. Ils auraient vendu en demandant aux nouveaux propriétaires de laisser le libre accès aux bateaux !
En attendant nous « bidonnons » sans soui et nous baignons en allant du bateau à la plage ... On se sent très bien ici.
C'est un bon endroit pour aller visiter PARATI et préparer notre descente vers BUENOS AIRES.