La croisière de JOZ 3

Détroit de Beagle : HMS Beagle, FitzRoy, Darwin. Quelle histoire !


Le Canal Beagle




 


C'est un « accident géologique ». Il s'agit d'un détroit séparant des iles de l'archipel de la Terre de Feu : l'Isla Grande de Tierra de Fuego au nord, de plusieurs petites iles au sud dont l'ile Navarino avec Puerto Williams 



Le nom du canal est celui du navire britannique HMS Beagle.


 

Ce navire partit pour une mission hydrographique sur les côtes méridionales d'Amérique du Sud avec le HMS Adventure sous le commandement du commander australien Philip Parker King. Pendant l'expédition le capitaine du HMS Beagle, Pringle Stokes, se suicida. Il fut remplacé par un jeune aristocrate Robert FitzRoy  . A leur retour, le 14 octobre 1830, le capitaine King se retira.

 

   Le 25 juin 1831, FitzRoy, âgé de 26 ans, fut nommé commandant de la seconde expédition dont le but était d'établir la cartographie pour la guerre et le commerce naval, de calculer la longitude exacte, de dessiner des reliefs vus de la mer, de déterminer leur hauteur, d'observer les conditions météorologiques, de relever les marées de la côte d'Amérique du Sud, en 2 ans.




Il prépara son navire en demandant la révision, la refonte du pont supérieur et un cerclage supplémentaire de la coque.

Il prépara la partie scientifique en emportant 22 chronomètres de marine, 5 sympiesomètre (sorte de baromètre sans mercure), et engagea un fabricant d'instruments mathématiques pour entretenir le matériel dans sa cabine. Il engagea également un artiste August Earle pour la topographie et autres tâches en rapport avec son art.

 

Le Capitaine Robert FitzRoy conscient du poids des responsabilités, du stress et de la solitude de sa fonction lors d'une telle mission, avec en mémoire le suicide de son prédécesseur et celui de son oncle  (4° Duc de Grafton) qui s'était donné la mort suite à une surcharge de travail, a ressenti le besoin d'un compagnon de son rang social qui partagerait ses intérêts pour la science, pourrait dîner avec lui en égal et maintenir un certain degré de vie normal loin de la pression liée à son commandement.

Il s'adressa à des amis et demanda à ses supérieurs de lui trouver un compagnon approprié, bien éduqué et scientifique.

 

   Ils lui recommandèrent le jeune Charles Darwin alors âgé de 22 ans qui venait de finir ses études de théologie et faisait un voyage d'étude sur la géologie.

Après quelques tergiversations de part et d'autres, FitzRoy souhaitait embarquer un de ses amis, le père de Darwin pensait qu'un voyage de 2 ans serait une perte de temps (!) mais il se décida à financer l'expédition de son fils.

 

Le Voyage    27 décembre 1831 – 2 octobre 1836

 



Le HMS Beagle appareilla le 27 décembre 1831 à 14 heures du port de Plymouth pour ce qui allait devenir l'une des plus retentissantes expéditions scientifiques de l'histoire.

 

Robert FitzRoy offre à Charles Darwin une copie du premier volume des



« Principles of Geology »


de Lyell. 


 

C'est au Cap Vert en voyant dans les reliefs de larges bandes blanches constituées de coquillages marins que Darwin conforta la thèse de Lyell sur les élévations et les abaissements de la croute terrestre

 


 

Les relations entre le très conservateur FitzRoy et le « libre penseur » Darwin ne sont pas faciles .Le HMS Beagle arriva à Bahia (Salvador Brésil) le 29 février, Darwin fit la remarque qu'il trouvait l'esclavage offensant et fit l'erreur de répondre lorsque FitzRoy remarqua qu'il le trouvait justifié, ce qui mit FitzRoy dans une grande colère au point qu'il demanda à Darwin de ne plus prendre ses repas avec lui. Les officiers avaient d'ailleurs surnommé leur capitaine « café chaud » pour ses accès de colère. Après que Darwin fut allé manger à la table des officiers, FitzRoy présenta ses excuses et lui demanda de revenir dîner avec lui.

 

 

 

A Rio de Janeiro le chirurgien et médecin du HMS Beagle qui occupait le rôle de naturaliste officiel se sentant supplanté par Charles Darwin quitte l'expédition.

Darwin assume alors presque officiellement le rôle de naturaliste, ses collections lui appartenant il les envoi au fur et à mesure à Cambridge.

Le chirurgien remplaçant accumula également des collections inestimables que l'Amirauté plaça au British Muséum.

 

  Buenos Aires


En Argentine et en Uruguay Darwin et FitzRoy aperçurent des os fossilisés de gigantesques mammifères disparus. Darwin fit quelques fouilles et trouva d'énormes squelettes, des fragments d'armures osseuses qu'il ne réussit pas à identifier.



 



A Montevideo Darwin reçoit la copie du second volume des « Principles of Geology » de Lyell, qui proposait une variation du créationnisme, les espèces crées dans des « centres de création » disparaissaient quand l'environnement, qui se modifiait, leur devenait défavorable.

 


Ils atteignirent la Terre de Feu le 1ier décembre 1832.



FitzRoy dans les objectifs de son expédition ramenait trois Fuégiens, au comportement civilisé, dûment préparés à être les missionnaires de leurs frères.

Darwin bien que ''libéral''  est décontenancé lorsqu'il rencontre les natifs Fuégiens et pour lui « la différence entre un homme sauvage et un homme civilisé est plus grande que celle entre un animal sauvage et un animal domestique dans la mesure où chez l'homme il existe une capacité d'amélioration bien plus grande ».

En parlant de l'un des trois il écrit


« il me semble encore merveilleux, lorsque je repense à ses nombreuses qualités, qu'il puisse être de la même race et qu'il puisse tenir du même caractère que les misérables sauvages dégradés que nous avons d'abord rencontré ici »

Il est encore plus choqué que sitôt remis en liberté ces trois Fuégiens prennent femme et retournent à leur vie ''sauvage''. Comment ! Ils se sont adaptés à la civilisation et ils choisissent de retourner à leur ancien mode de vie primitif !!!

Dans « La Filiation de l'homme » il utilisera ces impressions comme une preuve que la civilisation humaine a évolué à partir d'un stade plus primitif.

Le 26 janvier 1833 ils entrèrent dans le détroit de Magellan et à St Gregory's Bay ils rencontrèrent des géants Patagoniens à moitié civilisés de plus d'un mètre quatre vingt de taille qui expliquèrent que seuls les petits rhéas (autruches) que Darwin croyait rares, étaient présent dans l'extrême sud alors que les grands se trouvaient plus au nord.


   En remontant le Rio Santa Cruz (qui part du Lago Argentino où arrive le glacier Perito Moréno) ils se rendent compte que la rivière passe à travers une série d'élévations et de plateaux formant de vastes plaines couvertes de coquillages et de galets …




Darwin donna son interprétation, en accord avec les théories de Lyell,.pour expliquer ce phénomène : les terrasses sont les anciens littoraux qui se sont progressivement élevés.


 

 


Le prolongement occidental du canal Beagle qui relie ce dernier à l'océan Pacifique, le canal de Darwin, porte son nom. C'est le capitaine FitzRoy qui le lui a dédié après une action de Darwin : parti avec deux ou trois marins, il a le réflexe de les conduire sur le rivage lorsqu'il voit un pan d'un glacier s'effondrer dans la mer et provoquer une forte vague, celle-ci aurait probablement balayé leur embarcation.

 


 



A port Désire, ils quittent la Terre de Feu.



   A Valdivia le 20 février 1835, Darwin fait l'expérience du tremblement de terre … il note que les rochers sur lesquels étaient fixés les moules se trouvaient, après, au dessus du niveau de la mer, que le sol s'était élevé de 2,7 mètres, démonstration d'un des aspects lent du processus décrit par Lyell permettant aux continents d'émerger …

Depuis Valparaiso, Darwin va faire une expédition dans les Andes. A 4 000 mètres d'altitude il trouve des fossiles de coquillages dans la roche.

En rentrant de Mendoza il trouve une forêt pétrifiée d'arbres fossilisés, cristallisés dans un escarpement de grès (nous visiterons un bosquet pétrifié près de Comodoro Rivadavia où il y en a deux … un récit lui sera consacré). Il en déduit qu'ils se trouvaient sur une plage du Pacifique lorsque la terre d'effondra, les enfouissant dans le sable, où ils se transformèrent en roche, et que cette plage s'éleva progressivement avec le continent jusqu'à une altitude de 2 100 mètres.

 

Ne pouvant descendre à terre à Lima pour cause d'une insurrection armée, Darwin relit ses notes et réalise que l'idée de Lyell qui considérait que les atolls coralliens étaient les bords d'anciens volcans éteints qui se seraient élevés au niveau de la mer semblait moins logique que celle considérant que les volcans se seraient enfoncés et auraient été progressivement engloutis, permettant au récif corallien autour de l'île de se former prés du niveau de la mer pour devenir un atoll une fois le volcan disparu. C'est une théorie qu'il se promit d'examiner lorsqu'ils approcheraient de tels atolls !

 



Les Iles Galapagos, arrivée le 15 septembre 1835.

Sur l'île de Chatham, Darwin trouva un rocher de lave volcanique noire brûlant sous le soleil, avec des cratères lui rappelant les fonderies d'acier industrielles du Staffordshire.

Il remarqua des maquis ne comportant que dix espèces de végétaux et très peu d'insectes.

Les impressionnantes  tortues géantes lui apparurent antédiluviennes, aussi il pensa alors qu'elles avaient été introduites sur ces îles par des boucaniers pour leur servir de nourriture. À la colonie de la prison de Charles Island,  on lui raconta que les tortues différaient selon les îles. Mais les différences n'étaient pas évidentes sur les îles qu'il visita, aussi il ne prit pas la peine de collecter leurs carapaces.

Les iguanes marins lui semblèrent affreux ; à cause d'une erreur d'étiquetage au muséum, il pensa que ces créatures uniques n'étaient qu'une espèce provenant d'Amérique du Sud.

Les oiseaux n'étaient remarquablement pas craintifs vis-à-vis des humains, et ils étaient d'un genre unique, avec des ressemblances avec les espèces d'Amérique du Sud. Il nota que les moqueurs différaient selon les îles et il prit soin de bien étiqueter ses spécimens, mais il ne nota pas l'endroit où les autres espèces, comme les pinsons, avaient été trouvées. Heureusement d'autres membres de l'équipage furent plus méthodiques dans leur étiquetage.

Ils quittèrent les Galápagos le 20 octobre, après un séjour d'un peu plus d'un mois.

 

En Novembre le HMS Beagle atteint les iles de la Société étiquetées inintéressantes malgré les plages de sable blanc et les palmiers et


  Tahiti où nos navigateurs apprécièrent les bienfaits du Christianisme sur les natifs intelligents et agréables.


   En décembre ce fut la Nouvelle Zélande avec des Maoris jugés bien plus primitifs que les Tahitiens, et des résidents anglais, condamnés en fuite, dépourvus de valeur ...

     Arrivées en Australie le 12 janvier 1836, d'abord cela leur rappelle la Patagonie. Mais Sydney les remplit d'admiration.

Darwin rencontre un groupe d'aborigènes amicaux, et contrairement à la description habituelle de « créatures dépravées », et il remarqua tristement que leur nombre décroit rapidement.

Capture du premier marsupial : « un non croyant pourrait s'exclamer – Deux créateurs bien distincts ont sûrement œuvrés ». Encore plus étrange l'ornithorynque !

 

À l'arrivée sur les îles Cocos  dans l'océan indien le 1° avril, Darwin et ses compagnons découvrirent une économie basée sur la noix de coco, au service des habitants et de la vie sauvage. Ils explorèrent les lagons coralliens ; les sondages de Fitzroy révèlent un profil compatible avec la théorie sur les atolls que Darwin avait développée à Lima.

 

L'HMS Beagle atteint le cap de Bonne Espérance le 30 mai.

 

Entre juin et aout Darwin écrit dans ses « notes Ornithologiques » sur le moqueur du Chili

 


« Les spécimens des îles de Chatham & Albemarle s'avèrent être identiques ; mais les deux autres sont différents. Sur chaque île vit une espèce, de façon exclusive : le mode de vie de toutes les espèces est identique. Lorsque je me remémore le fait que, à partir de la forme du corps, des écailles et de la taille, les Espagnols peuvent déterminer de quelle île provient une tortue. Lorsque je vois ces îles proches les unes des autres, et possédant un faible nombre d'animaux, occupées par ces oiseaux légèrement différents au niveau de leur anatomie mais occupant la même place dans la nature, je suspecte qu'ils ne sont que des espèces. Le seul cas de genre similaire que je connaisse est la différence constante entre les Loups des Falkland des îles East & West Falkland. S'il y a ne serait-ce qu'une mince base véritable à ces remarques, la zoologie de l'Archipel serait intéressante à examiner; car ce fait ébranlerait la notion de la stabilité des espèces. »

 

Noter le conditionnel utilisé de façon prudente par Darwin, dans la phrase qui est réputée comme étant la première dans laquelle il exprime ses doutes sur l'immuabilité des espèces, ce qui le conduit à être convaincu par la transformation des espèces et ainsi par la notion de l'évolution.

 

 

De plus John Gould informa Darwin que les moqueurs des Galápagos n'étaient pas seulement des variétés, mais des espèces bien distinctes. Cette idée que les variétés soient des espèces naissantes a été fondamentale pour le développement de la théorie de l'évolution de Darwin.

 

Après un arrêt à Sainte Hélène début juillet, puis sur l'ile de l'Ascension, le HMS Beagle repartit pour Bahia au Brésil car FitzRoy voulait s'assurer de l'exactitude de la longitude de l'ile !

 



Le HMS Beagle quitta l'Amérique du Sud le 17 aout, fit une escale aux Açores pour ravitaillement,



il atteignit l'Angleterre à Falmouth en Cornouailles le 2 octobre 1836.

 

 

 

 

 

 

  DARWIN     

 

Darwin établit sa réputation de naturaliste en décrivant avec détails les plantes, animaux, fossiles et régions rencontrés, il publie le récit de son voyage en 1838 avec Le Voyage du Beagle et devient célèbre avec sa théorie de l'évolution par la sélection naturelle et son livre de 1859, L'Origine des espèces, directement inspirés de son expérience à bord du HMS Beagle 28 ans après son retour.

Il mit longtemps à publier ce livre car il craignait, la réaction des Eglises comme pour Galilée, d'être attaqué comme hérétique, mais Alfred Russel Wallace lui fit parvenir un essai en 1858 décrivant une théorie semblable, il était grand temps de publier !

 

Bibliographie Charles Darwin
- 1839 Voyage d'un naturaliste autour du monde (Voyage of the Beagle)
- 1842 Structure et répartition des récifs coraliens (The Structure and Distribution of Coral Reefs)
- 1851 Monographie sur les cirripèdes (Monograph of the Fossil Pedunculated Cirripeds of Great Britain)
- 1859 De l'origine des espèces par voie de sélection naturelle (On the Origin of Species by Means of Natural Selection)
- 1871 La descendance de l'homme et la sélection sexuelle (The Descent of Man)
- 1872 Expression des émotions chez les hommes et chez les animaux (The Expression of the Emotions in Man and Animals)
- 1875 Mouvements et habitudes des plantes grimpantes (The Movements and Habits of Climbing Plants)
- 1875 Les Plantes insectivores (Insectivorous Plants )
- 1888 Autobiographie (Autobiography)

 



FITZROY  

 


Le Pére de la météorologie marine

 

En 1854 Robert FitzRoy est nommé chef d'un nouveau département le Meteorological Statist to the Board of Trade.qui est le prédécesseur du moderne Météorological Office.

Il demande aux capitaines de bateaux de fournir des informations et de tester des instruments, ses services collectent et interprètent les données.

Plusieurs types de baromètres lui sont attribués en particulier


          le storm glass.


Il recommande de fixer dans tous les ports un baromètre qui peut être consulté avant de partir en mer. (La pierre support de tels baromètres est toujours visible dans beaucoup de ports.)

La terrible tempête de 1859 qui causa la perte du Royal Charter inspira à FitzRoy de développer des cartes de prédiction météo appelés « forecasting the weather ». 15 stations sont crées pour transmettre ces avis transmis tous les jours avec le nouveau télégraphe.

La première prévision de météo est publiée dans The Times en 1860.

Malheureusement beaucoup d'armateurs se plaignent des avis de tempêtes qui empêchent les bateaux de sortir du port en dessous d'une certaine pression barométrique, et sur leur pression le système est abandonné.

Mais pour les pêcheurs et certains armateurs FitzRoy est un héro qui a sauvé beaucoup de vies humaines et le système est réinstallé peu après.

 

FitzRoy se retire en 1863, il souffre de dépression, en 1865 il se suicide un matin dans sa salle de bain avec un rasoir comme son oncle.

 

Lui aussi a été honoré de par le monde, en Argentine :




Le nom Chaltén vient du mot des amérindiens locaux Mapuches et signifie la montagne qui fume (dû aux fréquents nuages accrochés à son sommet)  il est baptisé FitzRoy en 1877 en hommage à l'explorateur Robert FitzRoy.

Depuis la guerre de Mavines, le gouvernement le massif a été rebaptisé Chaltén … mais le nom FitzRoy subsiste ...




Dans ce massif il y a un pic nommé aiguille Mermoz et un autre Guillaumet car ce sont des héros en Argentine.

 

L'accident célèbre de Guillaumet au cours de la 124° traversée de la cordillère le 13 juin 1930 eu lieu bien plus au nord au lac Diamante.

Dans « Terre des Hommes » Antoine de Saint-Expupéry raconte comment Henri Guillaumet marcha cinq jours et quatre nuits… « ce que j'ai fait, je le jure aucun animal ne l'aurait fait » … anecdote : il a pensé à sa police d'assurance qui épargnerai la misère à sa femme mais en cas de disparition la mort légale est différée de quatre ans, alors il a continué pour qu'on le retrouve ! 

Pour Antonine et Pierre, voir :  http://www.potez25.asso.fr/aeropostale.html

 



Dans son pays, qui a mis du temps a oublier son suicide, en 2002 lors du remaniement des zones de météorologie en Atlantique Nord,



la zone Finisterre a été baptisée FITZROY. La météo marine lui devait bien cela !!!!

 

Biblio FitzRoy*



Narrative of the surveying voyages of His Majesty's Ships Adventure and Beagle between the years 1826 and 1836, describing their examination of the southern shores of South America, and the Beagle's circumnavigation of the globe.

 


J'espère avoir suffisamment condensé, pour ne pas vous ennuyer, l'épopée ces deux hommes de moins de trente ans qui ont révolutionné les connaissances, mais avoir gardé l'essentiel pour vous passionner !


Tout ce qui est dans ce récit se trouve sur internet

 

 



14/07/2009
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