Récit N° 15 - LA Traversée ... Cap Vert - Brésil
LA TRAVERSEE – du Cap Vert au Brésil –
12 septembre – 2 octobre 2007
Nous n'avons pas eu envie de partir le mardi 11, il pleuvait !!!
Il y a des années où le Cap Vert ne voit pas une goutte d'eau, mais pendant notre séjour à Mindelo il a plu !!! Et plusieurs fois !
MERCREDI 12
Par un ciel couvert, à 9 heures locale nous levons l'ancre salués par les cornes de brume des bateaux du mouillage.
Vent de travers Est Nord-Est, puis bon plein Nord Nord-Est, génois tangonné, puis détangonné …
Nous croisons le ferry Tarrafal.
Nous voyons les iles très longtemps … L'Ile de Brava est par le travers babord jeudi à 10 heures.
Michel enroule le génois de deux ris … Bon vent 6 nœuds de moyenne !
VENDREDI 14
A 2 heures 30 deux très gros grains …
A 3 heures 30 le vent a tourné Sud-Est. Nous voilà au pré.
A 18 heures 30 le vent tombe,
A 18 heures 40 le moteur et le dessalinisateur sont en marche
A 20 heures le réservoir tribord est plein.
A 21 heures 35 arrêt dessal. Le réservoir babord a pris quand même environ 87 litres !
Grace au dessalinisateur notre consommation d'eau n'est plus limitée … Outre que nous buvons sans modération de
Le vent de Sud-Est puis de Sud force 1 à 2. Moteur.
DIMANCHE 16
Le vent est carrément nul.
A Mindelo l'eau de la baie est assez polluée pour ne plonger qu'en cas de nécessité absolue, alors pour se mettre en appétit (ce midi, civet de lièvre) Michel plonge (profondeur
Vers 18 heures il est Est Nord-Est 2 à 3, on arrête le moteur et remet le génois.
A 22 heures 30 vent trop faible, il faut rouler le génois et remettre le moteur.
Je fais mon premier pain depuis le début de notre croisière.
Le levain a été mis à fermenter dés notre départ de Mindelo.
Sauf pour la température que je ne peux baisser (plus de 30°) je fais un pain de 500 gr selon la recette de « Apprendre à faire son pain au levain naturel » de Henri Granier aux Editions Ouest-France.
LUNDI 17
Le vent tourne Sud-Ouest, nous voila au prés, le ciel s'obscurcit, les premiers grains arrivent. La mer devient agitée.
Après les grains le vent forcit 4 à 5, on arrête le moteur, envoie le génois puis la trinquette avec la grand voile, puis le vent s'affaiblit avant l'arrivée du grain suivant, mais le vent est de plus en plus fort après les grains et on doit prendre un ris dans la grand voile.
Michel s'est à nouveau fait manger son bas de ligne … Le thon on le laisse à ceux qui le mettent en boîte … et des boîtes on en a plein. Nah !
La descente vers l'équateur se poursuit doucement, avec beaucoup de manœuvres de voiles jour et nuit.
Nous devons tirer des bords face au vent … Le virement a lieu après la méridienne où Michel relève le point à midi sur le GPS et le reporte sur le livre de bord et sur la carte.
Nous croisons au moins un cargo par jour.
Le mercredi 19, nous croisons un navire océanographique sur tribord, et jeudi 20, nous croisons le même sur babord !!!
Pour nous encourager, de gros dauphins viennent nous rendre visite.
Nous voyons beaucoup de bancs de poissons volants planer au dessus de la mer.
A partir du jeudi 20 le ciel est plus dégagé, le vent est Sud force 3 toujours au prés nous déroulons le génois et larguons le ris à la grand voile.
VENDREDI 21 AUTOMNE
Le vent continue de faiblir, Michel met le moteur en route … et en profite pour faire marcher le dessalinisateur, au bout de 1 heure 40 le réservoir babord est plein avec environ
Je fais deux pains de 500 gr avec de la farine semi complète … Hum !
Le ciel est souvent couvert ou nuageux, avec des zones de pluies étendues …
Le vent de Sud devient Sud Sud-Est puis Sud-Est. Nous continuons à tirer des bords à midi, et à prendre et larguer des ris et à enrouler et dérouler le génois ou la trinquette.
La lune est pleine, les nuits sont claires mais le ciel est plein d'étoiles très brillantes … La grande Ourse atteint l'horizon …
NUIT du SAMEDI 22 au LUNDI 23 PASSAGE DE L'EQUATEUR
nous voila au PRINTEMPS
curieusement … la température baisse !
LUNDI 24
A midi toujours vent de SUD-EST, un léger changement de cap et nous voila au prés bon plein, nous cessons de tirer des bords.
MERCREDI 26
Je fais un pain complet de
VENDREDI 28
Le vent adonne progressivement nous voila vent de travers !
Les trois oiseaux de mer qui nous avaient accompagnés jusqu'à présent nous ont quitté.
Nous croisons de plus en plus de cargos.
Le Mer Veille le jour, et le radar la nuit sont nos anges gardiens … mais on ouvre l'œil quand même.
On ne peut pas laisser l'alarme du Mer Veille, quand un bateau nous double cela peut prendre plus d'une heure, alors on l'arrête … et il faut penser à le remettre en route, sinon on a l'émotion de la traversée … un cargo surprise passant à
DIMANCHE 30
Michel arrive à capter les stations de radio brésilienne … beaucoup de paroles, le prêche d'une radio sectaire, peu de musique …
L'après-midi nous pouvons envoyer le spi !
A 22 heures par le travers tribord nous voyons les lumières d'Aracaju.
LUNDI 1° octobre
Une baleine souffle à
A 17 heures Michel aperçoit la terre à l'œil nu, sous les nuages une avancée dépasse l'horizon.
Quelques heures plus tard l'anémomètre se met en vacances … et le loch-sondeur fait de même un peu plus tard !
MARDI 2
Il y a de plus en plus de bateaux autour de nous … du cargo à la barque de pêche.
Difficile de repérer les bouées au radar.
La nuit est claire, la lune se cache plus ou moins derrière un nuage et la ville illumine de tous ses feux.
A 3 heures du matin nous longeons le banc de Sao Antonio à babord avec le phare de Barra tout proche à tribord.
A 4 heures 45 nous mouillons dans le port de Salvador.
Levés avant 8 heures, Michel gonfle l'annexe et nous nettoyons la ligne de flottaison de ses coquillages. A notre grand étonnement il n'y a pas grand-chose, surtout comparé à ce qu'il y avait il y a 20 ans à Récife.
A 9 heures nous sommes amarrés à la marina du Cenab entre AHES et TORGAL qui sont venus nous prendre les amarres. AHES et KAMOKE nous abreuvent de renseignements pratiques.
Nous pouvons remettre notre linge sale au bureau de la marina … il sera propre demain.
Après un peu de rangement et une bonne douche à bord, nous allons chercher de l'argent à
Nous allons déjeuner au Pélourinho dans un restaurant « Au Kilo »(1° étage du bâtiment couleur brique), un self où le prix au kilo du contenu de l'assiette est indiqué à l'extérieur …
NOUS SOMMES A SALVADOR DE BAHIA !!!
Le point sur cette NAVIGATION
Horaire : Nous avons navigué à l'heure TU. Hormis pour les raisons radios etc. c'était plus agréable : le soleil se levait à 6 h et se couchait à 19 h.
Quart : Cette fois nous avons tenu à être disciplinés, nos quarts étaient de 3 heures, et on n'a fait que rarement un petit cadeau d'une heure à l'autre.
Donc au début nous avons établi : M-N : 21h-24h puis 3h-6h, Michel 0h-3h et 6h-9h. Quand le soleil était levé, Michel n'arrivait pas à dormir, 3 heures de sommeil par nuit c'est trop peu donc nous avons échangé nos quarts, comme chacun le sait je peux dormir dans n'importes quelles conditions, moi !
Téléphone : Nous n'avons pas abusé de l'Iridium !
Au début nous prenions nos fichiers météo GRIB tous les jours, mais après le passage de la zone de convergence intertropicale (Là où se forment les ondes tropicales qui donnent les tempêtes tropicales qui peuvent dégénérer en cyclones) nous ne l'avons fait que tous les deux-trois jours.
Nous avons pu appeler nos parents chaque semaine, recevoir des mails et des SMS de nos proches et en expédier … en peine mer, cela nous semblait un vrai luxe.
Mais je n'ai toujours pas rentré dans la mémoire les numéros d'urgence !!!
Dessalinisateur : Ho lala !!! Le bonheur de la navigation. De la bonne, très bonne, très très bonne eau à boire, et douches et rafraichissements à l'eau douce et à volonté !
Eau : Consommée sans modération !
Nourriture : Les fruits et légumes frais ne sont plus ce qu'ils étaient … D'abord conservés dans des frigos avant et souvent pendant la vente ils se gâtent vite … avec plus de 30° dans le bateau !
J'ai pu quand même garder des tomates achetées vertes deux semaines, mais il a fallu souvent les faire cuire !
Oranges, bananes, pommes, citrons … ont été mangées au fur et à mesure de leur degré de conservation, quelques uns jetés par-dessus bord.
Les pommes de terre ont donné un magma infâme, heureusement sur un sac qu'il a suffit de fermer, mais l'odeur nous a poursuivi quelques jours malgré l'eau de javel.
Les œufs, la technique Karkaïla qui consiste à les enduire de vaseline a très bien marché. Mais il faut les laver avant et penser à les retourner en les contrôlant chaque semaine. Inconvénient : les œufs glissent quand on les attrape ! et, quand on fait des œufs durs la vaseline se dépose sur la casserole.
Le jambon, celui avec os et pate acheté à
Le pain !!! Le fantasme des navigants. Moi j'aime le faire, mais Michel n'aime pas faire recharger les bouteilles de gaz, alors !
Je rêvais de faire des biscuits de savoie etc. Mais j'ai fait du riz au lait dans la cocotte minute. La crème aux œufs ou crème caramel … éprouvé dans la cocotte minute 17 minutes de cuisson au bain marie à bas chuchotement.
Cambuse : En dehors du frais, nous avons consommé,
des pâtes chinoises à faire en 3 minutes, j'ai gardé les gobelets de celles qui sont en boîtes et je les utilise pour les sachets plus économiques et variés acheté au Chinois ou autres, cela permet d'avoir le niveau d'eau prescrit, et on ne se brûle pas les doigts.
des minutes soupes,
des fruits secs, Ah les dattes énormes achetées à
des gâteaux secs, du chocolats, de la confitures …
des pâtes et du riz avec leur sauce en sachet.
du riz, des pâtes, des boîtes de sauce tomate,
des boîtes de moules, pieuvres, calmars etc. achetés en Espagne et au Canaries, qui peuvent se manger en « tapas », mais aussi faire de délicieux plats avec du riz ou des spaghettis.
A part cela des boîtes de sardines, thon, harengs, anchois, saumon, colin, avec de la macédoine de légumes, du soja, du maïs …
l'incontournable corned beef,
Et quelques bonnes boîtes de viande cuisinée pour améliorer l'ordinaire.
Et évidemment de la mayonnaise en tube ou en pot, des cornichons etc.
du café soluble ou moulu, du thé, du lait, des biscottes et tout ce que l'on mange chez soi au petit déjeuner.
.... et quelques bouteilles à boire avec ou sans modération ... Il n' y a pas d'agent pour faire souffler dans le ballon!!!
Bien contents d'arriver, nous n'étions pas fatigués même après notre nuit d'arrivée où nous nous sommes couchés à 4H TU ... + 3 heures ici, donc à 1 heure du matin seulement !