Récit N° 14 - Mindelo CapVert - septembre 2007
MINDELO ile de Sao Vincente
Le texte est accompagné des photos de panneaux d'azulejos sur le marché derrière ENOCOL
En 1850 un dépôt de charbon est ouvert à Baia Grande de l'ile Sao Vincente par une compagnie anglaise. Un fortin pour une garnison et 7 bouches de feu est construit en 1852.
En 1858 Mindelo a 4 rues, 4 traverses 170 habitations et 1400 habitants, qui se réduisent à la moitié par la fièvre jaune de 1861.
1862 voit s'ériger ses deux premiers bâtiments : la douane et l'église Notre Dame de
A partir de 1874 le développement se poursuit avec la pose de câbles télégraphiques sous marins vers le Brésil et l'Europe. Puis vers Praia, l'Afrique Occidentale et Australe et les Etats-Unis.
Avec 9% de la population de l'Archipel, Mindelo paye un quart des impôts de la colonie !
Mais à partir de 1890 le pétrole se substitue au charbon, les dépôts s'ouvrent aux Canaries et à Dakar, le gouvernement du Portugal ne sait que prélever des impôts, Mindelo décline.
Au XX° siecle, Mindelo est le port où sont déchargées l'aide humanitaire pour l'archipel !
Aujourd'hui l'industrie touristique et les infrastructures se développent avec des capitaux européens.
Beaucoup des cadres européens qui viennent ici semblent ne pas savoir que l'esclavage a été aboli en 1857 !
OPERATION GAZ
Maintenant que Michel va mieux, nous devons faire recharger la bouteille de gaz de 13 kilos à l'usine de gaz ENOCOL située après le marché aux poissons.
Nous allons aux renseignements. Demain après-midi au grand portail !
Nous débarquons avec la bouteille de gaz sur la plage. Aussitôt un homme se précipite, Carlos, il demande 600 Escudos pour garder l'annexe. J'obtiens 500, pour l'après-midi. Nous prenons un taxi qui coûte le même prix !
Eric qui connait bien le pays m'a dit qu'il ne payait pas, il fait une menace déguisée :
« Ici, au Cap Vert, il n'y a pas de voleur, si il arrive quelque chose à mon annexe, ce sera toi le responsable. »
Et il ne lui est rien arrivé !
OPERATION GAZ-OIL et EAU
Eric et Hélène sont revenus sur Ardbeg, ils nous disent que l'eau et le gas-oil ferment le vendredi à 11 h 45 et ne rouvrent que le lundi.
Hélène nous prête 10 000 Escudos, et nous levons l'ancre.
Il faut aller au port des pêcheurs situé derrière une jetée en pierre qui casse la houle. Il faut entrer (et sortir) du côté opposé au mouillage, le côté mouillage est encombré.
On nous lance des amarres, je vais au bureau faire les papiers d'exportation de gas-oil et d'eau !
L'eau déssalinisée est bonne, mais elle est distribuée par un tuyau pour les petits chalutiers locaux… enfin on n'en perd pas trop !
Pendant ce temps nous voyons débarquer le poisson, livrer la glace, et des marchandes acheter ou chercher du poisson pour le marché.
Nous rentrons au mouillage à 11h 45.
Le VENT MONTE
Ca a soufflé cette nuit, et ce matin samedi 8, nous voyons un mat passer … Tiens c'est ORCA qui part ! Non, il dérape, il a rompu les amarres de son corps-mort ! Antonio de EL ELGIDIO réussit à monter à bord et à mouiller avant que le voilier ne se retrouve sur la jetée !!!
Quand nous faisons les papiers, on nous en fait signer un qui stipule que le bateau doit avoir quelqu'un à bord la nuit.
Pour Orca comme les propriétaires sont absents, des « marins » en prennent soin, mais ils ne sont pas marins et sont perdus dés que quelque chose arrive.
Le gars du grand catamaran de plongée vient et demande à une vedette de remettre Orca à sa place. D'abord, ils se mettent à couple, mais sans garde, ça glisse … enfin il résout la question en le remorquant en marche arrière. Attention Joz III est là !
Maintenant c'est le catamaran à moteur brésilien qui est parti se mettre dans les amarres du corps mort d'un yacht en bois …
Il est plein de Cap-Verdiens désemparés, là ils ont les clés pour mettre le moteur en marche, mais ils n'arrivent pas à se dépêtrer, trois fois ils se dégagent, trois fois ils y reviennent, eux aussi sont incompétents. Nous craignons que les amarres du corps-mort ne cèdent aussi., et qu'ils viennent sur la chaîne du mouillage de Joz III ... et sur Joz III !
Enfin la vedette vient à leur rescousse.
Il y a 30 à 34 Nœuds de vent, Michel décide de mouiller une deuxième ancre.
L'ODYSEE DE BASILE
Le dimanche 9 nous allons déjeuner à la plage qui est de l'autre coté du port de commerce.
Dans la soirée Basile reviens. Antonio de El Elgidio l'a vu le premier et s'est précipité suivi de Michel, pour l'aider à mouiller.
Nous sommes contents de le revoir sain et sauf !
Mardi 4, le gréement revu, les voiles retaillées, les essais dans le port satisfaisant, Basile étudie la météo. Il pense arriver en Afrique avant dimanche où du mauvais temps doit sévir sur la côte.
Il part sous les encouragements et les souhaits de tout le mouillage.
Il doit faire du prés appuyé par son moteur. Avec la houle, il n'avance qu'à 2 Nœuds, et se fait secouer horriblement. Il ne peut conserver aucune nourriture, et pire pas même l'eau. Au bout de trois jours craignant pour sa vie, il lance un SOS.
Un cargo bulgare était proche, il accepte de prendre Basile en remorque, et de réduire sa vitesse au minimum 12 Nœuds.
Basile, le skipper, est recueilli à bord, réhydraté et nourri avec précautions, il peut se reposer.
Dans la nuit Basile, le voilier, rompt son amarre. Le Commandant donne l'ordre de le rechercher et réveille Basile. Ils retrouvent le bateau. Le Commandant conseille à Basile de remonter sur son bateau, si l'amarre casse à nouveau ce sera plus facile pour le ré amarrer. Ce ne sera pas nécessaire.
Le cargo ramène les Basiles jusque dans l'entrée de
Basile met son moteur z-drive au point mort et le démarre… quelque chose casse dans la boîte de vitesse. Heureusement la marche arrière fonctionne, et c'est sans assistance qu'il revient dans le mouillage !!
JOZ III se prépare à
Lundi 10 je fais les formalités, puis quelques achats.
Mardi, il pleut ! Cela ne donne pas envie de partir.
La météo nous donne un bon intervalle entre deux dépressions tropicales.
Mercredi départ à 9 heures locales !